Quels sont les médicaments couramment utilisés dans la maladie de Crohn?


L'origine de la maladie de Crohn demeurant inconnue, le traitement médical a pour objectif la guérison de la poussée et le maintien de la rémission. Les principaux médicaments utilisés sont les salicylés : Salazopyrine® et ses dérivés (Pentasa®, Rowasa®, Dipentum®), les corticoïdes (Cortancyl®, Solupred®) et, plus récemment, un corticoïde d’action locale libéré au niveau de la partie terminale du grêle et du côlon droit (Entocort®) :
 

* La Salazopyrine® est une association d'un sulfamide et d'un composé proche de l'aspirine, le 5-ASA ; les dérivés de la Salazopyrine® ne comportent que du 5-ASA. Ce groupe de médicaments est utilisé dans les poussées légères ou modérées de la maladie surtout de siège colique ou iléal terminal.

* Le traitement par les corticoïdes est utilisé dans les formes plus sévères. Il permet d'obtenir une rémission en 3 à 4 semaines dans plus de 90 % des cas. Il ne nécessite en général pas de régime sans sel sévère. Il peut s'accompa gner d'effets secondaires (gonflements du visage, surcharge pondérale, hypertension artérielle, élévation de la glycémie) ; ils sont inconstants, modérés, réversibles à l'arrêt du traitement. Les corticoïdes peuvent aussi favoriser une décalcification, dont la maladie elle-même est aussi responsable.

Des traitements anti-infectieux (Flagyl®, Ciflox®, parfois Lamprène®) sont également utilisés en particulier pour les atteintes anales.

Lorsqu'il existe une corticodépendance, c'est-à-dire l'impossibilité de réduire les corticoïdes au-dessous d'une certaine dose « seuil » sans que réapparaissent les symptômes, ou lorsque le génie évolutif de la maladie est sévère, on peut avoir recours à un immunomodulateur (Imurel®, Purinéthol®, Méthotréxate®). Ceci impose une surveillance clinique et biologique régulière.

Certains traitements sont dirigés de manière très « ciblée »contre des cytokines inflammatoires. Ces traitements dits « biologiques » sont utilisés en cas d'échec des traitements usuels. Il en est ainsi du Remicade®, anticorps monoclonal chimérique dirigé contre le TNFalpha,  et dernièrement de l'adalimumab. Enfin, des techniques de nutrition assistée peuvent s'avérer utiles dans certaines formes de maladie.