De la vitamine D pour lutter contre la maladie de Crohn

MONTREAL, 02 février  - Une nouvelle étude révèle que la vitamine D, facilement disponible sous la forme de suppléments ou dans l’huile de foie de morue, pourrait permettre de lutter contre les effets de la maladie de Crohn. John White, endocrinologue à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill, est à la tête d’une équipe de scientifiques de l’Université McGill et de l’Université de Montréal qui présente ses derniers résultats concernant la maladie inflammatoire de l’intestin dans le Journal of Biological Chemistry.
« De la vitamine D pour lutter contre la maladie de Crohn » « Pour la première fois, nos données laissent entrevoir le fait qu’une carence en vitamine D pourrait contribuer à la maladie de Crohn », livre le Dr White, professeur au département de physiologie de l’Université McGill en soulignant que les personnes vivant dans l’hémisphère Nord - une région du monde qui reçoit moins de soleil qui est nécessaire à la fabrication de la vitamine D par le corps humain - sont particulièrement vulnérables à la maladie de Crohn.

La vitamine D, sous sa forme active (1,25-dihydroxyvitamine D), est une hormone qui se lie aux récepteurs des cellules du corps. L’intérêt particulier que porte le Dr White à la vitamine D concerne les effets qu’elle pourrait avoir dans la lutte contre le cancer. Puisque ses résultats de recherche mettaient constamment en évidence les effets de la vitamine D sur le système immunitaire, et plus particulièrement sur le système immunitaire inné qui est la première barrière de défense contre les microbes envahisseurs; il s’est donc intéressé à la maladie de Crohn.

« C’est une dysfonction du système immunitaire inné, au niveau de l’attaque des bactéries intestinales, qui engendre une réponse inflammatoire pouvant conduire à une maladie auto-immune », insiste-t-il.

L’effet de la vitamine D 


L’équipe du Dr White a constaté que la vitamine D intervenait directement sur le gène bêta-défensine 2, lequel code un peptide antimicrobien, et sur le gène NOD2 qui informe les cellules de la présence de microbes envahisseurs. Les deux gènes ont été associés à la maladie de Crohn. Si le gène NOD2 est déficient ou altéré, il ne peut lutter contre l’envahisseur dans le tractus intestinal.

Le Dr White souligne que l’aspect le plus encourageant de cette découverte en matière de génétique tient à la rapidité avec laquelle elle peut être mise à l’épreuve. « Les enfants de patients souffrant de la maladie de Crohn qui n’ont pas encore développé cette maladie seraient bien avisés de s’assurer de ne pas souffrir de carence en vitamine D. Pour pallier ce problème, rien de plus simple que d’aller à la pharmacie et d’acheter des suppléments de vitamine D. La majorité de ces personnes pourrait éventuellement être candidate pour un traitement à base de vitamine D. »

« Cette découverte est intéressante, car elle montre qu’un supplément disponible en vente libre comme la vitamine D pourrait aider les personnes à se défendre contre la maladie de Crohn », s’enthousiasme Marc J. Servant, professeur à la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal et collaborateur de l’étude. « Nous avons trouvé une nouvelle voie de traitement pour les personnes souffrant de la maladie de Crohn ou d’une autre maladie inflammatoire intestinale. »

Source : Université McGill

Aidez-nous à rendre la campagne VISIBLE !

La nouvelle campagne Choc de l’Association François Aupetit (afa)
Une campagne conçue pour sensibiliser le Grand Public au grand combat de l’afa : la lutte contre les Maladies Inflammatoires Chroniques Intestinales (MICI) dont les principales sont la maladie de Crohn et la recto-colite hémorragique.Des maladies taboues et méconnues qui touchent pourtant 200 000 personnes en France…
Une campagne visant à créer un électrochoc auprès du Grand Public sur la souffrance physique mais également morale subie par les personnes atteintes de MICI
Dès le mois d’avril, l’afa lance une nouvelle campagne intitulée “La souffrance sous silence”. « Chaque jour, 14 nouveaux cas de MICI sont diagnostiqués en France. Des maladies incurables, en constante augmentation, touchant des populations de plus en plus jeunes. Face à ce fléau, il était indispensable pour l’afa d’alerter le Grand Public sur l’urgence de la situation », indique Chantal Dufresne, Présidente de l’afa et mère d’un jeune malade.Cette campagne a pour but de susciter une prise de conscience collective sur la souffrance physique mais également morale que subissent quotidiennement les personnes atteintes de MICI. Les symptômes des MICI, touchant à l’intimité la plus profonde et taboue, enferment les malades dans un cercle vicieux mêlant honte et peur du regard des autres, les menant à un isolement, voire, pour certains,  à une mort sociale.
Les MICI, en parler, c’est déjà les combattre.

Une vie active malgré la maladie de Crohn

La maladie de Crohn est une affection de longue durée qui provoque des troubles intestinaux plus ou moins grave. Incurable, elle peut s'avérer très handicapante. Voici quelques trucs pour soulager votre quotidien.






Impossible de savoir à quoi s'attendre précisément lorsque le diagnostic tombe : il y autant de formes de la maladie de Crohn que de malades. Cette incertitude fait d'ailleurs partie des éléments difficiles à vivre. Cependant, après quelques années, on parvient généralement à repérer une crise, à anticiper un minimum. Accepter les inconnues liées à cette pathologie est essentiel pour réussir à vivre relativement sereinement malgré tout.
Bien souvent, les médecins conseilleront au malade de suivre une psychothérapie, au moins dans un premier temps. Le diagnostic de maladie de Crohn tombe souvent alors que l'on est jeune et que l'on se croyait en pleine santé, que l'on avait des projets plein la tête. Discuter de ce qui va être faisable ou non, accepter de renoncer à certaines choses sans renoncer pour autant à vivre. Tels sont les éléments qu'un psychothérapeute pourra aider à gérer.






 



» Bien comprendre son traitement
Il est également primordial pour le malade de participer à son traitement. C'est pourquoi la relation entre le médecin et le patient doit être basée sur la confiance. Le thérapeute doit bien expliquer les tenants et aboutissants du traitement, la personne malade ne doit jamais hésiter à poser des questions.
» Halte au stress
Comme dans beaucoup de pathologies, la maladie de Crohn possède une composante psychologique. Le stress peut, chez certains sujets, déclencher une crise. Attention, ce n'est pas lui qui est responsable de la maladie pour autant. Mais réduire les facteurs de stress, c'est s'assurer des crises les plus espacées possibles. Tout cela étant très subjectif, il est toutefois impossible de donner une recette miracle.
» Pas de restrictions de nourriture
La maladie de Crohn a beau toucher les intestins, elle n'empêche absolument pas de manger normalement. Aucun aliment n'est interdit. Au contraire, il est plutôt conseillé de manger de tout, afin d'avoir un maximum de vitamines, qui font souvent défaut chez les personnes atteintes de maladies intestinales.
Seules les périodes de crises peuvent entraîner certaines restrictions. Ainsi, pendant un épisode de diarrhée aiguë, mieux vaut éviter les fruits et légumes crus. D'autres aliments sont connus pour avoir des effets constipants ou laxatifs. Mieux vaut demander conseil à son médecin pour être sûr de se nourrir le mieux possible mais, quoi qu'il en soit, aucune nourriture ne peut aggraver la maladie elle-même.
» Compléments de vitamines
La maladie de Crohn peut entraîner une mauvaise assimilation de certains nutriments et vitamines. C'est pourquoi il est parfois souhaitable de compléter les apports de l'alimentation traditionnelle par des traitements ou des produits de compensation. Tout cela est à déterminer avec le médecin traitant en fonction des résultats d'analyse sanguine.
» Fertilité
La maladie de Crohn peut faire baisser la fertilité, surtout en période de crise. Mais pas de panique ! Elle n'empêche absolument pas de concevoir un enfant. La plupart du temps, la grossesse se passe très bien et les crises s'estompent généralement pendant toute la période. Quant à l'accouchement, il peut avoir lieu par les voies naturelles, sauf pour les femmes qui ont subi une stomie (la fin de l'intestin et reliée à l'abdomen par un anus artificiel). Dans ce cas, la césarienne est souvent incontournable.
» Affection de longue durée
Sur le plan administratif, la maladie de Crohn est reconnue en tant qu'affection de longue durée (ALD), ce qui ouvre le droit à un remboursement à 100 % par l'assurance-maladie pour tous les soins liés à cette pathologie. De même, la convention Aeras, entrée en vigueur en janvier 2007, doit faciliter grandement l'accès aux prêts et autres assurances des personnes souffrant d'une ALD.
» Traitements
Bien sûr, il existe de nombreux traitements susceptibles de soulager les symptômes de la maladie de Crohn. La chirurgie peut s'avérer nécessaire pour ôter les parties de l'intestin nécrosées à cause de la maladie. Tout cela se décide au cas par cas, d'où l'importance d'une relation de confiance entre le thérapeute et son patient.

L'espoir de la recherche

S'il n'existe pour l'instant aucun traitement véritablement curatif, les pistes sont nombreuses.
Des chercheurs de l'Institut National de Recherche Agronomique (Inra) et de l'Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale (Inserm) ont étudié les bactéries vivant dans l'intestin humain.
D'après leurs conclusions, ce serait peut-être l'absence de l'une d'elles qui expliquerait le dérèglement du système de défense intestinal des malades de MICI.  Et ce n'est pas la seule découverte prometteuse !
C'est pourquoi il est urgent pour les malades et leurs proches de soutenir l'effort de la Recherche que l'association François Aupetit (afa) finance en grande partie. Devenir donateur de l'afa, c'est soutenir la cause des malades et  la recherche sur les MICI.

Des maladies dont on ne guérit pas !

Actuellement, on ne guérit pas de ces maladies, mais on peut les stabiliser.
La plupart des traitements, dérivés de salicylés, corticoides, immunosuppresseurs, anti-TNF (issus de la thérapie cellulaire), ne sont pas dénués d'effets secondaires.
Même si ces traitements ont contribué à améliorer la vie des malades ces dix dernières années,  la maladie est toujours là, comme une épée de Damoclès.
Malgré le traitement, une nouvelle poussée de la maladie peut survenir à tout instant.
Parfois la chirurgie est envisagée, mais là encore ne guérit pas de façon définitive la maladie.

Des causes à trouver

Les MICI sont de cause inconnue.
On évoque l'association de facteurs génétiques et environnementaux à une réponse anormale du système immunitaire. On sait aussi que le nombre de cas a fortement progressé au cours de la deuxième partie du XXe siècle dans les pays développés. Aujourd'hui, les pays qui connaissent la plus forte progression de la maladie sont les pays émergents. Notre mode de vie serait donc peut-être aussi en cause. Autre hypothèse, trop d'hygiène pendant l'enfance empêcherait le tube digestif de s'adapter à diverses bactéries et provoquerait à l'âge adulte une réaction excessive.

Des maladies sous silence.

Les symptômes des MICI touchant à l'intimité de la personne enferment souvent les malades dans le cercle vicieux du silence, mêlant honte, isolement et peur du regard des autres. C'est pour changer ce regard que l'Association François Aupetit (afa) a décidé de briser le silence sur les MICI, parce qu'en parler, c'est déjà les combattre. Aujourd'hui, il est essentiel de soutenir les actions de l'afa pour lever le voile sur ces maladies encore méconnues et taboues.